Rencontre avec le Patou
Le chien de protection n’est pas un chien de compagnie : Il n’est pas dressé pour être agressif mais il est éduqué pour être dissuasif
Qui es-tu Patou ?
Au contraire du chien de conduite, le rôle du chien de protection n’est pas de rassembler le troupeau mais de le protéger contre les attaques d’animaux sauvages et/ou chiens errants.
Marchant la plupart du temps en tête de troupeau, le chien inspecte le terrain avant l’arrivée des brebis puis crée, autour du troupeau, une zone de protection qui lui permet d’anticiper l’approche de tout intrus.
Le chien de protection a pour seule fonction de dissuader tout intrus de s’approcher du troupeau. C’est un chien de travail attaché au troupeau, pas un chien de compagnie, et encore moins un chien d’attaque. Sa mission est bien dissociée de celle du chien de conduite qui mène le troupeau et reste attaché au berger.
Cette dissuasion est essentiellement basée sur une présence physique grâce à une morphologie imposante et des aboiements puissants, des déplacements au sein du troupeau et la capacité de s’interposer. Le poids du chien de montagne des Pyrénées est aussi impressionnant que sa taille. Le mâle pèse entre 56 et 64 kgs à l’âge adulte, il mesure entre 70 et 80 cm au garrot : le Patou ne passe pas inaperçu, son objectif est d’impressionner les randonneurs et, surtout, de mettre en déroute les prédateurs, chiens errants, lynx, loups, ours.
Le chien de protection travaille de façon autonome, il accompagne son troupeau et veille sur lui sans relâche, nuit et jour. Dès qu’il détecte une perturbation dans son environnement, il donne l’alerte en aboyant et peut s’interposer entre le troupeau et la perturbation. Si un intrus s’approche du troupeau et ne comprend pas ces avertissements, une confrontation directe est alors possible.
Appelé patou, pastou en occitan (du vieux français « pastre » qui signifie berger), ce terme désigne à l’origine une race de chien, le Montagne des Pyrénées puis, par extension, tous les chiens destinés à protéger un troupeau ovin ou caprin.
Les deux premiers mois de la vie des jeunes patous, l’éleveur navigue entre deux pôles :
- éducation et socialisation par la mère biologique,
- vie en communauté avec les moutons.
La famille des chiots, ce sont les moutons auxquels les jeunes chiens s’identifient. Accepté par le troupeau, le chien ne va plus jamais le quitter, de jour comme de nuit, aussi bien l’été dans les pâturages que l’hiver dans les bergeries. Bien souvent, les chiens plus âgés guident les plus jeunes dans leur apprentissage. Le chien de protection peut travailler seul mais est plus souvent en groupe, afin de surveiller de vastes portions de territoire. Un bon chien de protection, surveillant son troupeau, prévient le berger de chaque intrusion dans un périmètre proche des moutons. Un tel chien aboyant et dévalant la pente peut vous impressionner.
Comment se comporter face au Patou ?
Autant que possible, contourner le troupeau et passer son chemin.
Cela n’est pas toujours possible et une confrontation directe est alors possible.
Une vidéo du Parc national des Écrins nous explique cela.
Chiens de protection des troupeaux : des gestes à adopter
- Arrête toi absolument !
- Reste tranquille et parle lui calmement, ne crie pas,
- Laisse lui le temps de t’identifier (reniflements…),
- Ne lui fais pas face mais positionne toi de profil afin d’éviter une attitude de confrontation,
- Ne le regarde pas dans les yeux,
- Ne tente pas de caresser ou nourrir un Patou, un mouton, ou un agneau, le chien interprèterait cela comme une agression ; évite les gestes brusques,
- Ne le menace pas avec ton bâton ou une pierre,
- Ne prend pas de photo,
- Attend que le chien te reconnaisse comme un humain puis après t’avoir accompagné un moment pour s’assurer de tes intentions, il repartira vers son troupeau
- Éloigne toi calmement (éviter de courir)
Pour plus d’informations :
Flyer Patou (DREAL Occitanie)
“Promeneurs, randonneurs, vous pouvez rencontrer des chiens de protection dans les Pyrénées”
[…] redémarrage intervient sous la surveillance à la fois du patou, qui a certainement décidé de remettre à sa place le mouton blanc (égaré en fin de matinée) […]